=]~~Episode 4.02: La liste (seconde partie)~~[=

-Les toasts s’il te plaît…Merci.

Romain tartine  son toast de beurre tandis que sa sœur s’amuse à rendre le lait chocolat en y versant des Chocapic. Leurs parents sont partis au travail depuis sept heures, ce matin.

-Alors, t’es plus fatigué ? Tu peux parler ?

Romain jette un regard entendu à Diana. La veille, il avait refusé d’entamer la conversation, sous pretexte qu’il était « épuisé du voyage ».

-Non, ça va.

Diana eut un sourire en coin, elle en avait des questions à poser. Son frère le remarqua :

-Attends, ne me bombarde pas ! Je répond aux questions une à une !

-Ok, monsieur la vedette, première question : c’était comment à Riore ? Tu t’es fait des potes ? Ils étaient cool…

-Ca fait trois, coupa-t-il.

-Bon, allez, accouche ! s’impatienta la jeune fille.

-Ok, ok ! Doucement, souria-t-il, amusé. Bon, Riore, c’était génial, c’est beaucoup plus classe que Groody, genre, les salles de classes sont toutes équipées de lecteurs DVD, télé écran plats, climatisation…Enfin bref, ça en jette ! Heu, je me suis fait deux ou trois copains en dehors de l’équipe de basket mais tu t’imagines bien que je passais le plus clair de mon temps sur un terrain de basket, donc, je n’engageai pas trop la conversation avec les autres…je préférais me consacrer entièrement à l’quipe !

-Et les entraînements ?

-Pffuu !!siffla-t-il, j’ai jamais vu ça ! On avait le droit à quatres heures de musculation et trois heures de footing par semaine, sans compter les six heures de basket par jour ! Et le week-end aussi d’ailleurs…

-T’as pas chômé dis donc! Et, la suite de ton avenir dans le basket-ball ? demanda Diana à travers deux bouchées de céréales.

-Hum…je ne sais pas encore…l’entraîneur de Riore veut que je participe à tous les matchs de l’école, il a dit qu’il parlerait de moi à un de ses potes, recruteur je crois…

-La classe ! Mon frère jouera-t-il dans la NBA ? Je te ferai signer plein d’autographes que je vendrai 10 dollars ! Je vais me faire un paquet de fric ! Nyark, nyark !

Ils rièrent ensemble en écoutant ce petit rire improvisé. Ca faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas retrouvés seuls, tous les deux. L’intimité frère/sœur, c’est cool des fois…

-Et côté cœur ?

Une ombre passa un instant sur le visage de Romain et il esquissa un petit rictus méprisant.

-Oh ! Tu sais, vu que la fille que j’aimais ne répond pas à mes attentes, je suis foutu, je n’ai plus qu’à me jeter du haut d’une falaise, ou bien…ya pas de couvent pour les mecs ?

-Haha, très drôle…Non, sans déc’, Avril, c’était vraiment la seule fille que t’avais en vue ?

Il soupira.

-Ouais, je l’adore, elle est gentille, intelligente, jolie, et, en plus, elle n’est pas superficielle ! C’était la petite amie idéale !

-Je peux pas te contredire vu qu’elle est ma meilleure amie mais, tu sais, ça sert à rien de rester comme ça ! Il y a sur Terre plus de filles que de gars, et vu qu’on est environ six milliards, je pense que tu va pouvoir trouver ton bonheur !

Romain regarda sa sœur, elle avait raison, il fallait qu’il se secoue. Un échec amoureux, il n’était pas le premier et sûrement pas le dernier a en subir les conséquences !

-T’as raison Diana.

-Il était temps que tu comprennes que j’ai toujours raison ! Bon d’accord, pas toujours, mais souvent ! Et puis, t’inquiètes pas, si tu veux une petite amie, je vais t’en trouver une !

-Heu…je crois que je vais me débrouiller tout seul…

-Mais non ! Mais non ! Ne t’inquiètes pas, je vais faire le nécessaire !!

-C’est ça qui me fait peur je crois…

Ils éclatent de rire.

=]~~~~~Générique~~~~~[=

 

Un portrait d’Avril est accroché à une porte blanche. Une jeune fille s’amuse aux fléchettes dessus. Elle sourit méchamment et lance son dernier projectile de toutes ses forces.

Laura est ravie. Ravie d’avoir gagné ce titre de la plus belle fille du lycée, ravie d’être meilleure qu’Avril. Le fait qu’elle ait payé plusieurs gars pour qu’ils votent pour elle ne compte pas. Elle a tout de même gagné. L’adolescente conptemple sa luxueuse chambre. Payée par son père, toujours absent. La seule chose qu’il lui laisse, c’est sa carte de crédit. D’autres adolescents se plaignent peut-être d’avoir leurs parents derrière eux, mais que doivent donc dire ceux qui ne les ont pas, justement ? Laura, elle, peut s’acheter tout ce qu’elle veut, excepté l’amour de parents qui l’aiment et s’occupent d’elle.

 

Flash-back

 

-Alors Laura, quand Avril arrive, tu es sage, compris ? Tu n’embêtes pas ta gentille cousine !

-Oui maman.

On sonne. La femme va ouvrir.

-Oh, Elisabeth, ça fait si longtemps ! Mais voilà Avril ! Tu as bien grandit dis donc ! Que tu es jolie ! Va donc jouer avec Laura, je te ferai un délicieux goûter après !

-Oui ma tante !

-Oh, quelle charmante enfant ! Tu es as de la chance Betty ! Laura ne me cause que des ennuis !

-Pourtant, je ne l’ai jamais vu faire une seule bêtise…

-Oh, je t’assure ! Cette petite est insupportable, j’ai beaucoup de mal à m’occuper d’elle toute seule !

La petite Laura se tient près de la porte, elle a tout entendu et a les larmes aux yeux. Avril arrive.

-Bonjour Laura, tu viens jouer ?

-Non, je veux pas !

-Pourquoi ?

Elle lui jette une barbie dessus pour toute réponse. Ca soulage, alors elle lui jette tout ce qui lui tombe sous la main. Un objet atteint Avril à la tête, elle pleure.

-Mamaaaaaaaaannnnnnn, crie la petite en courant dans le salon.

-Oh, ma chérie ! Mais tu as une bosse sur le front ! Que s’est-il passé ?

Elle n’a pas le temps de répondre que la mère de Laura se lève, furibonde. Elle se dirige à grands pas vers la chambre de sa fille.

-Laura !!crie-t-elle, c’est encore toi ! C’est toujours toi ! Ne peux-tu rester tranquille et cesser d’embêter ta cousine quelques instants seulement ? Tu es infernale !

La petite fille, déjà en larmes, redouble en sanglots quand sa mère la gifle.

-Pour te faire pardonner, je vais donner un jouet à Avril, tu en a tellement ! Un de plus ou un de moins ! Il n’y a pas de différence.

La mère s’avance et prend, au hasard, une peluche. Un lapin bleu. LE lapin bleu. Mauvais hasard.

-Nannnn !!!! Pas lapin !!!!!!!!hurle Laura en s’accrochant désespérément à une oreille de l’animal.

Elles tirent chacune de leur côté, mais, évidemment, Laura ne fait pas le poids et sa mère emporte avec elle le lapin. Comment aurait-elle pu deviner que ce lapin était le préféré de sa fille ? Comment aurait-elle pu devnier que ce lapin l’aidait à s’endormir, à ne plus pleurer ? Comment aurait-elle pu deviner que ce lapin était son confident ? Elle n’aurait jamais pu deviner tout cela, à moins bien sûr qu’elle ne prête plus d’attention à sa fille. Mais malheureusement pour Laura, sa mère est quelqu’un d’irresponsable, elle l’a eu trop jeune, elle « s’occupe » d’elle toute seule et aime les jolies petites filles. Et Laura n’est pas très belle, elle a un visage un peu trop rond, un nez couvert de taches de rousseurs et des cheveux toujours en bataille. Comment peut-elle faire le poids face à Avril au visage déjà si fin, aux cheveux si lisses et à la peau si mat ?

Elle entend sa mère au loin, toujours si loin :

-Tiens ma petite Avril, voici un petit cadeau, ne pleure plus maintenant, je vais punir Laura, ne t’inquiète pas !

Elisabeth prend la défense de sa nièce :

-Tu sais Victoria, tu es trop dure avec elle…

-Non, non, et non. Il faut être ferme. C’est tout.

[…]

Trois ans plus tard, un hôpital. Le père, ce père qu’elle n’avait jamais vu auparavant est revenu. Les gens autour d’elle s’agitent et se bousculent. Elle a compris. Sa mère, qui conduisait à toute allure s’est faite renversée par un gros camion, elle ne reviendra plus jamais, c’est son père qui s’occupera d’elle à présent.

La petite dévisage cet homme qui lui est si étranger. Elle ne pleure pas, sa mère ne va pas lui manquer. Mais qu’est-ce que ce mal qui lui serre le cœur ? Ce visage pourra-t-il à jamais s’effacer de sa mémoire ? Non, pas entièrement en tout cas. Elle porte la main à sa joue, quelque chose de mouillé y coule. Des pleurs ?

L’homme inconnu la prend dans ses bras.

-Ne t’inquiète pas mon lapin.

« Mon lapin », quelle ironie…

 

Fin du flash-back

 

Laura pleure. De rage, de tristesse ? Elle n’est sait rien. Ces souvenirs ont gâcher sa joie. Mais elle se souvient à présent. Peu après la mort de sa mère, elle s’est mise à harceler Avril à chaque fois que la petite venait chez elle.

Elle regarde son visage bouffi et rouge dans le miroir. Furieuse, elle jette un livre dessus. Il tombe et se brise. 7 ans de malheur. 

 

 

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-Amy !!hurle Benoît, baisse le son!!!!!!!!!

Elle ne l’entend pas. Lui, par contre, il entend bien. « Numb » de Linkin Park fait trembler les murs de l’appartement. Les voisins du bas rouspètent en cognant le plafond avec un balai.

-Amy !!!!!crie Benoît une nouvelle fois en entrant dans la chambre de sa sœur.

La jeune fille se déhanche au rythme de la chanson tout en faisant son lit. Elle n’entend pas son frère mais l’aperçoit.

-Non mais ça va pas ?! Tu peux pas frapper avant d’entrer ?! Imagine un peu que je ne sois pas encore habillée !

Elle baisse la musique de quelques crans.

« Enfin, mon Dieu merci ! Je crois que mes oreilles n’auraient pas pu résister à quelques décibels de plus »

-Hein, tu entends quand je te parle ?

-Amy, je vais faire simple : ta musique me pète les oreilles, les voisins sont de mon avis et le quartier aussi je crois, alors, s’il te plaît, évite de mettre tes chansons aussi fort !-surtout le matin !-

-Mais de quoi je me mêle ! Toi, j’m’en balance, les voisins, j’m’en balance et le quartier j’m’en fous aussi ! Alors, quand les parents sont pas là, essaie pas de jouer à l’ « aîné » avec moi, tu sais bien que ça marche pas !

-Mais voyons Amy ! Sois plus cool le matin ! T’as besoin de t’en mettre plein les oreilles pour te lever du plumard ?!

-Ouais !!!!!!Si j’ai envie !

-‘tain ! T’es qu’une gamine ! renonce Benoit en fermant la porte de sa chambre.

Amy lui tire la langue.

 

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Lee entra dans la chambre de sa fille.

-Avril, c’est l’heure de se réveiller !

-…

Il posa sa main sur l’épaule de l’adolescente et la secoua un peu.

-Avril, c’est l’heure de se réveiller ! répéta-il.

-Mmmmmmmmmm !!! émit-elle pour toute réponse.

Fabien fit irruption dans la pièce, déjà tout habillé. 

-Laisse pa’ ! Elle adore quand c’est moi qui la réveille !

Et sur ce, dès que son père sort de la pièce, il empoigne la couette toute chaude et la tire vers lui.

-Fabien !!!!!!!hurle Avril, laisse moi !!!!!!!!

Elle tire sur sa couverture pour la récupérer et son frère tire de l’autre côté.

Craaaaaaaaaaaaaaaaccccccccc !!!!!!!!

Elisabeth entre dans la chambre :

-Les enfants, j’ai préparé…

Elle s’arrête brusquement et dévisage tour à tour Fabien et Avril. Son garçon, tout habillé, bien coiffé…et sa fille en pyjama, les cheveux plein d’épis, se disputaient sûrement un drap ou une couette qui est à présent séparée en deux.

-Vous êtes infernals ! hurle-t-elle à son tour, une housse toute neuve !!!!! Vous ne grandirez donc jamais !? Et qui c’est qui va devoir recoudre ? Quoique, ce n’est même pas racommodable ! Je vous retirerez des sous de votre argent de poche pour repayer ! Et maintenant dépêchez vous ! Je n’ai plus du tout envie de vous déposer au lycée !

Et elle sort en claquant la porte.

-Tout ça, c’est ta faute !

-Ma faute ? Non mais si tu arrêtais de faire ta marmotte tous les matins, peut-être que je n’aurai pas du aider papa !

-Gnagnagnagna !!

-Pfuuuuu !!!!!!

-Tu m’éneves !

-Toi aussi !

-Non !

-Si !

-Non !

-Si !

-Non !

-Si !

La porte s’ouvre à la volée, et Elisabeth hurle :

-J’AI DIT DEPECHEZ VOUS !!!!!!!!!!!ET ARRETEZ AVEC VOS ENFANTILLAGES !!!

La porte claque à nouveau, Fabien et Avril se regardent, puis rient.

-On est vraiment nuls ! remarque Avril.

-Parle pour toi !

Elle lui jette un regard noir, attrape une brosse et entreprend de se démêler les cheveux.

-Tu sais, ça m’énerve trop que Laura ait été première, hier ! déclare Fabien en s’asseyant sur le lit de sa sœur.

-Oh, c’est pas si grave !

-Si, surtout que je sais qu’elle a triché !

-On la connaît, soupire Avril.

-Ouais, elle m’énerve !!!! Et, en plus, ma chérie n’a été que deuxième du classement ! Chuis trop dégoûté ! Elle devait être la première !

-C’est déjà très bien !

-Et toi, t’as été troisième…mais je crois que l’on t’a un peu aidée…

-Qu’est-ce que tu insinues ?demande-t-elle, faussement méchante.

-Oh…rien, rien…

Elle lui jette son oreiller sur la tête.

 

 

 

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Les Bluday sont à table.

-Alors les garçons, comment se passe le lycée en ce moment ?

-Ca va.

-C’est cool.

-Et, vous n’avez rien de spécial à raconter ?

Les frères se regardent et haussent les épaules. Finalement Chris dit :

-Ah oui, je me suis inscrit à une classe des neiges qui a lieu lundi prochain…

-Quoi ?! Mais je ne savais pas ! s’exclama Matt.

-Il fallait écouter quand ta prof t’en a parler !

-Mouais, en tout cas, moi, j’veux bien y aller…papa ?

-Je suis tout à fait d’accord, tant que tes notes sont toujours bonnes, je ne vois rien à redire.

-Ok, j’ai 15 à tous mes prochains contrôles !

-Heu, moi, je me suis déjà inscrit, avoua Chris.

-Et vous avez préparer vos affaires ?

-Heu, j’ai pas commencé…

-Et moi, j’étais pas au courant je te préviens !

Le père sort de table :

-Alors je vous conseille de vous dépêcher, car au dernier moment, vous oublierez sûrement quelque chose !

 

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Séverine s’étire paresseusement et passe sa main dans ses cheveux blonds. Elle a très bien dormi. Elle s’asseoit sur son lit et repense à la veille, et aux jours précédents. Laura lui fait peur parfois. Elle ne la comprend pas, son caractère est inpénétrable, tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle déteste Avril. Avril Syvaire. Une fille qui semble bien, avec qui elle aurait pu s’entendre. Mais elle lui a tout gâché.

L’adolescente tourne la tête vers sa table de chevet et y prend un portrait. Elle le contemple longuement, pose ses doigts dessus, comme si elle parvenait à toucher la personne et embrasse la photo.

Elle se lève et se regarde dans le grand miroir accroché derrière sa porte, elle place le portrait à côté d’elle. C’est Chris.

 

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-Un peu de silence s’il vous plaît ! crie le professeur de maths pour essayer vainement de rétablir le calme.

Au fond de la salle Fabien parle avec Chris :

-Je t’assure, ma sœur ne m’a rien dit du tout ! Pourtant je lui ai parlé ce matin…

-J’aimerai bien savoir ce qu’elles préparent…

-…peut-être une revanche pour hier ?

Le professeur s’avance vers eux :

-Monsieur Bluday et monsieur Syvaire ont peut-être une explication à proposer à ce brusque dépeuplement ?

-Désolé m’sieur, j’suis comme vous, j’en sais rien du tout ! lança Fabien.

 

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Matt et Benoit sont dans un cas similaire à toutes les autres classes du lycée Groody. En effet, aucune fille n’est présente en cours aujourd’hui. Personne n’est au courant de ce qu’elles mijotent mais plusieurs en ont une petite idée.

-On verra à la récré ! Je suis sûr qu’elles sont au skate park ! assura Matt.

-Ouais, peut-être…répondit Benoit en hochant légèrement la tête.

-Hum…au fait, tu as suivit le classement hier ? Quelle horreur ! Cette Laura Syvaire en number one !

Matt fait un petit remix de la chanson « Number one » de Willy Denzey en accentuant exprès toutes les mimiques des rappeurs. Les épaules en arrières, la tête en pigeon, Benoit ne peut se retenir et éclate de rire bruyamment.

Toute la classe se retourne et se joint au fou rire de Benoit en apercevant Matt faire le clown. Le professeur sourit :

-Et bien monsieur Bluday, je vois que vous nous avez inventé une nouvelle chorégraphie ! Très réussie ! ajoute-il, ironique.

Il reprend son cour et, une fois calmé, Benoit, lui, reprend la conversation avec Matt :

-Tu délires trop toi !

-Et oui, rire c’est bon pour la santé ! Grâce à moi, tu as gagné quelques minutes pour vivre !

-…Heu…ah oui ! Je ne me souvenais plus de ce que je voulais dire ! Tu as vu que Diana, la fille qui est dans notre classe, a été  huitième du classement, c’est bien tu trouves pas ?

-Elle ??????Huitième ????Mais qui a pu voter pour elle ? ricane-t-il.

-Ben, je ne comprend pas trop ta réaction…elle est plutôt mignonne…

-Quoi ?! Ne me dit pas que tu veux sortir avec elle ? Tu vas te faire…

-Mais non ! le coupe Benoit, ce que je veux dire c’est que plusieurs gars la trouvent pas mal ! C’est normal !

-C’est qu’ils sont aveugles !

-C’est plutôt toi qui est aveugle…

 

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Les filles riaient bien ensemble. Une journée à sécher toutes ensemble, elles ne l’avaient jamais fait ! Elles s’étaient toutes réunies au skate park pour procéder à l’élection du plus beau garçon du lycée.

Avril souria en les observant, toutes ces filles qui riaient ensemble. Ce jeu lui semblait futile et elle n’y prenait pas autant de plaisir que les autres. Diana, par exemple, arborait un grand sourire. Elle, elle se sentait si seule. Elle pensait être la seule de ses amies à avoir perdu sa naïveté d’enfant. Non, la vie n’était pas facile. Et, en cela, elle n’abordait même pas la question des études. Juste le domaine sentimental. Célibataire, n’était-elle pas plus heureuse ? Elle se refusa à cette idée et souria à Jenna qui approchait.

-Tu es perdue dans tes pensées ?

-Pas du tout, mentit-elle, je réfléchissais juste au garçon pour lequel j’allais voter.

-Ah bon ? s’étonna son amie, pour moi, pas de doute : c’est Fabien. Tu ne vas pas voter pour Matt ?

-…Bien sûr que si…souffla Avril après une très brève hésitation.

 

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La sonnerie retentit enfin et une horde de garçons sortit des salles de classes. Matt courut en avant, n’écoutant pas les protestations de Benoît qui essayait de le rattraper.

-Faut que je vérifie ! lança-t-il par dessus son épaule.

Il se dirigea vers le skate park et aperçut un attroupement de jeunes filles.

« J’en étais sûr »

Diana l’observait, adossée à un pan de mur. Il s’approcha d’elle :

-Je sais que je suis beau mais quand même, arrête de me mater, t’as juste à voter pour moi.

-Mais, que, quoi, comment ?! s’indigna-t-elle.

-Mais oui, mais oui, je t’embrouille en plus ?

-Oh, t’es vraiment nul Bluday ! cracha-t-elle.

-Mais « la furie », moi aussi je t’aime !

Diana leva les yeux vers le ciel et poussa un soupir d’exaspération :

-Plus crétin, tu meurs !

Elle lui tourna ensuite le dos pour rejoindre les autres filles.

« Bon, où est ma princesse ? »

Il l’aperçut à l’écart, assise par terre, le regard dans le vide.

-Ben alors Avril, qu’est-ce que tu fais toute seule ? demanda-t-il doucement.

La jeune fille releva la tête :

-Non, non, tout va bien, souria-t-elle. Et toi ? Tu as compris pourquoi on été pas en cours ?

-Bien sûr, vous êtes trop prévisibles, vous, les filles !

Elle lui jeta un regard noir. Il s’installa à côté d’elle et la prit dans ses bras, embrassant son front.

-Tu sais, parfois, j’ai du mal à te cerner, souffla Matt, tout contre son oreille.

Elle ferma les yeux pour s’abandonner totalement à l’étreinte tendre du garçon.

 

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Amy passa la main dans ses cheveux noirs pour les lisser. Elle déposa le bulletin dans l’urne et souria à Jenna qui s’occupait des votes, lui adressant un petit clin d’œil complice.

Puis, elle pris son carton à dessin et chercha un endroit tranquille pour dessiner, sans être dérangée comme la veille par un abruti, du genre Thomas Tauphile.

Cependant, elle avait à peine commencer à esquisser quelques traits au crayon de plomb qu’une ombre se dessina sur sa feuille. Elle leva la tête. Un garçon était en train de la fixer, elle et son dessin. Il avait des cheveux blonds cendrés qui lui retombaient sur les yeux.

-Qu’est-ce que tu veux ? demanda-t-elle séchement.

-Rien.

Il ne bougeait toujours pas et cela agaça Amy.

-Rien ? Et t’as pas trouver un autre endroit pour faire « rien ».

Il ria, cette fille avait vraiment un sacré caractère. Vexée, Amy se leva :

-En plus tu te moques de moi ?

-Moi ? Jamais ?

-Grrrrrrrrrr…

-Bon, moi c’est Romain, dit-il en lui présentant sa main.

-Amy, répondit-elle sans lui serrer la main, tu peux partir maintenant ?

-Peut-être…

Enervée, Amy préféra partir plutôt que de gifler l’adolescent. Romain l’observa et ne put s’empêcher de réprimer un rire. Jenna, qui avait observer la scène s’approcha, amusée elle aussi :

-Alors ? Tu as fait connaissance avec Amy ?

-Oh ! Jenna ! Ca va ? demanda Romain.

-Plutôt oui. Et toi, tes méthodes de drague ne fonctionne plus ? Et tu n’es plus accro à Avril ?

-Oh, tu sais, Avril, je pourrais peut-être jamais l’oublier, mais je me suis fait une raison !

-C’est bien…

-Et, en plus, elle est trop marrante cette Amy.

-Ca tu peux le dire.

Elle se retourna et allait partir mais, au dernier moment, elle se retourna :

-Vous allez bien ensemble.

 

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Chris rejoignit Diana, sous le préau, en train d’essayer désespérément d’ouvrir son casier. Excédée, elle commençait à tambouriner dessus avec ses poings.

-Tu nous la joues « à la bourrine » ? souria-t-il.

-Oh, Chris ! Ne rigole pas ! J’tassures, je vais le tuer ce casier !! Il veut pas s’ouvrir.

Le garçon s’approcha et tourna délicatement le cadenas sur le côté. Il y eu un déclic et le casier s’ouvrit.

-Hum…va falloir que tu m’apprennes Chris !

Il souria.

-Qu’est-ce que tu voulais absolument prendre ?

-Oh, juste mes affaires pour la classe de neige ! C’est à la fin de cette semaine, non ?

-Ouaich, et j’y vais aussi, avec Matt bien sûr !

-Oh non !!Pitié ! Tu peux pas essayer de le laisser ici ? Si il vient, je sais pas si je vais pouvoir rester calme !

-Oh, il n’est pas méchant tu ais, et puis, ce n’est pas parce que vous vous disputez que vous ne vous aimez pas…

-Qu’est-ce que tu insinues ? demanda Diana, menaçante.

-Rien, rien ! Et je crois que je vais partir d’ ailleurs ! Il commence à faire chaud ici !

-Chris !!!Reviens ici tout de suite !!!!!Ne commence pas à faire comme ton frérot !!! cria Diana.

 

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Laura remit une couche de rouge à lèvres et fit un clin d’œil à la glace. Elle s’était habillée particulièrement sexy aujourd’hui. Un décolleté plongeant et une mini-jupe rose flashi. Tout ça pour un beau blond répondant au doux prénom de Romain Traywood. Elle s’était renseignée à son sujet et avait appris qu’il était très doué au basket et…qu’il avait été amouruex de sa sale petite peste de cousine ! Mais il verrait, que Laura Syvaire est bien mieux !

Elle se rendit au skate park et remplit un bulletin qu’elle mit dans l’urne. Puis, elle demanda à Jenna si elle avait vu Romain. La jeune fille grimaça. Elle lui rentrait dedans un jour et le lendemain elle se faisait douce et mielleuse pour avoir un renseignement. De mauvaise grâce, elle lui indiqua l’autre côté du lycée.

Sans même remercier Laura se dirigea vers l’endroit indiqué. En effet, Romain faisait des paniers.

-Salut beau gosse !lança-t-elle.

Romain se retourna devant l’audace de celle qui venait de lui parler. Il ne put retenir un hoquet de surprise en découvrant la cousine d’Avril. Après l’avoir dévisagée, il se retint de toutes ses forces de ne pas rire tellement elle lui semblait ridicule. Tout en rose, et avec cet air arrogant : comment croyait-elle pouvoir seulement le séduire ?

-Heu, salut.

Il lui tourna le dos et continua de jouer. Outrée, Laura s’approcha et mit une main sur son épaule.

-Tu sais que tu me plais beaucoup…souffla-t-elle tout contre son visage.

-Heu, je crois que tu ne m’a pas très bien compris, Laura Syvaire, nous n’éprouvons pas les mêmes sentiments.

-Quoi ? Tu es encore amoureux de ma cousine ?

-De, de quoi ? Comment tu…

-C’est ça alors ! Mais ne suis-je pas meilleure qu’elle ?

-Mei, meilleure !? Ecoute, les sentiments, ça se contrôle pas, et c’est pas avec ses vêtrements, de, de, voilà quoi, que tu arriveras à draguer quelqu’un !

Elle lui jeta un regard furieux et s’en alla en courant.

« J’ai peu être été un peu dur avec elle… »

 

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-Alors Jenna, où en sont les votes ? Suis-je le premier des premiers ?

-Fabien, tu es vraiment incorrigible ! Je n’ai rien droit de dire ! Pas avant les résultats officiels !

-C’est que vous prenez vraiment ça au sérieux ! j’ai pas le droit d’embrasser une des trieuses de bulletins alors ?

-Non, mais on peut le faire en cachette, souria-t-elle en le prenant par la main et en l’emmenant derrière un arbre…

 

 

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Séverine se morfondait seule dans son coin. Laura n’était jamais là quand elle avait besoin d’elle. Cette fille était égocentrique et ne pensait qu’à elle, et pourtant, Séverine continuait de rester avec elle…Peut-être parce qu’elle ne savait plus trop vers qui aller ? Elle était perdue depuis que Chris l’avait quittée. Elle avait beaucoup de mal à s’y retrouver : « Oh Chris… »soupira-t-elle.

-Ca va ?

La blonde releva vivement la tête et essuya d’un geste une larme qui avait coulée.

-Oui, oui.

C’était Julie, la fille qui faisait les entraînements avec elle.

-Ca a pas l’air, je peux t’aider ? proposa-t-elle.

-Non, malheureusement.

Et, sans savoir pourquoi, elle éclata en sanglots. Julie s’approcha d’elle et essaya de la réconforter, même si elle ne la connaissait pas, même si elle savait qu’elle traînait avec Laura. Elle semblait si faible et vulnérable qu’elle fut touchée malgré elle.

Et Séverine se confessa. Et Julie écouta sans rien dire, un peu surprise quand même par ce qu’elle lui révélait…

 

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Chris s’entraînait encore à enchaîner figures sur figures. Il attendait simplement l’heure où les filles auraient terminer leur petit jeu.

-Eh, Chris !

Le jeune homme se retourna.

-Matt, ça va ?

-OUAIIIIIIIIIIIISSSSSSSSSSSSSSS !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

-Heu, tu es sûr ?

Il hocha vigoureusement la tête, et répondit avec un grand sourire :

-Normal, t’étais pas là quand les filles ont donner les résultats : je suis le number one !!^^

-Wha trop bien !^^’’

-Et toi, t’es deuxième ! Chuis désolé pour toi frérot, mais elles ont préféré l’ange blond à l’ange brun !!!

-Très drôle Matt…

-Mais n’empêche qu’on fait la tête d’affiche ! Les frères Bluday, les tombeurs de ces dames !

-Super Matt, bon, je rentre, on va aux classes des neiges demain.

Son demi-frère ne l’écoutait pas, trop obnubilé par la jeune fille qui s’avançait vers lui. Avril. Chris soupira et s’en alla.

 

=]~~~~~A suivre…~~~~~[=